Famille, amis de Johanne Sutton commémorent sa mémoire. Johanne, assassinée en Afghanistan par les talibans le 11 Novembre 2001 alors qu’elle effectuait son travail de grand reporter.
Johanne 18 ans et les 30 ans du Mur de Berlin
Johanne n’est plus là, elle laisse un souvenir inestimable, 18 ans après son assassinat par les talibans, sa mémoire, son sourire, sa douceur planent au-dessus de nous. Elle continue de nous faire des signes directs ou indirects.
L’école de Tienfala au Mali qui porte son nom, et, aujourd’hui ce reportage incroyable extirpé des archives de L’ESJ Lille.
Jo était dans cette école de journalisme. Avec quelques copains d’école, ils partent faire un voyage à Berlin. On est en 1989…
Anne Corpet écrit sur Twitter : « 9 nov 1989 Johanne Sutton et ses potes de la 64ieme de l’ @ESJLille sont à Berlin. Elle y tourne un super reportage. 12 ans plus tard presque jour pour jour elle est tuée en Afghanistan où elle était pour @RFI Berlin par Jo ci-dessous.
Les étudiants de l'ESJ 2019 ont fait un travail colossal pour travailler sur les 30 ans du mur de Berlin. Ils écrivent sur Twitter : "22 minutes de son saisissantes, magiques. Il y a trente ans, Johanne Sutton de la 64e promo de l' @ESJLille réalisait un long reportage sur la nuit de la #ChuteDuMur. Fermez les yeux et revivez avec elle ces moments historiques. C'est inédit, et c'est ici. »
Sur le site Dos au mur, les étudiants écrivent : « Le 9 novembre 1989, les étudiants de la 64e promotion de l’ESJ Lille arrivent à Berlin pour la dernière étape de leur voyage d’étude. Le 9 novembre 1989, ils assistent par hasard à l’une des nuits les plus importantes de l’Histoire et de leur vie : la chute du mur de Berlin.
Malgré l’interdiction de l’ESJ d’amener son matériel personnel (celui de l’école n’ayant pas pu être transporté en Allemagne), plusieurs d’entre eux avaient pris leurs appareils photos et leurs enregistreurs. Grâce à leur initiative clandestine, ils immortalisent ce moment extraordinaire.
La plupart des documents collectés cette nuit-là n’ont jamais été diffusés. Impossible à l’époque de les rendre publics avec la facilité que nous connaissons aujourd’hui.
Pour la première fois, des photos et des extraits du reportage radio des étudiants ont été assemblés pour créer ce diaporama sonore qui nous plonge aux côtés des jeunes journalistes au pied du Mur.
Crédit photo : Soizic Bouju et Françoise Chaptal. Reportage radio : Johanne Sutton. »
Pour écouter et voir ce reportage exceptionnel Cliquez sur ce lien
9 Novembre 1989 – 11 novembre 2001 – 11 novembre 2019
Nous, la famille nous savions, que Jo était à Berlin, qu’elle, Vincent, Counette et les autres avaient vécu ce moment incroyable, mais nous n’avions pas vu ces photos, pas entendu ces sons, ou si peu.
Lorsque j’ai découvert ce reportage signé Johanne Sutton et monté par les étudiants de l’ESJ, samedi 9 novembre 2019, imaginez l’émotion ressentie.
J’ai aussi réalisé que jamais je n ‘avais fait ce lien de dates si proches : 9 Novembre 1989 le mur de Berlin tombe – 11 novembre 2001 Johanne Sutton tombe sur le putain champ d’honneur de l’information !
Pas de nom de rue au cœur de Paris, au nom de Johanne, Pierre, Volker tués le 11/11/2001 dans le Nord – est de l’Afghanistan ! Mais qu’importe, les signes sont là, les archives, les souvenirs, les larmes, les sanglots, le manque, le silence, la vie, les sourires, les petits mots des proches et de celles et ceux qui n’ont jamais connu Johanne mais qui se sentent proches de son âme.
Là-bas au Mali, une école et une centaine d’enfants vivent et étudient sous le regard bienveillant de Johanne, à L’ESJ des étudiants ont travaillé dans l’esprit de Johanne pour déterrer des entrailles de l’info, ce reportage incroyable.
Nous ici et maintenant sommes toujours debout, fiers de Johanne. 18 ans après la tragique disparition de ma petite sœur , ma gorge se noue encore, les larmes coulent aussi sans que je puisse les contrôler, la colère resurgit parfois… 18 ans après la mort de notre petite sœur (à Dan et moi-même), de la tante de Pauline, la nièce de Simone, la cousine de Sylvie, de Lise, de Dina, d’Emmanuel, de Michael, de Yann, de Lune, Nelly, Albert, Myriam et tous les êtres chers… La lumière de Jo est bien là. On rit, et profitons de la vie toujours, et encore plus, pour elle, maman, papa qui eux ne sont plus.